- révolu
-
• 1377; lat. revolutus, p. p. de revolvere « rouler, dérouler »1 ♦ Vx Qui a achevé son cours, son cycle (astre, année).2 ♦ Par ext. Écoulé, terminé (espace de temps). ⇒ accompli, achevé, 3. passé. Jours, moments révolus. À l'âge de 18 ans révolus. ⇒fam. sonné. « le père Legrain, seul survivant d'une époque révolue et déjà paléontologique » (Duhamel). ⇒ disparu.révolu, ueadj.d1./d Achevé, accompli. Avoir trente ans révolus.d2./d Qui est vraiment passé. Un passé révolu. Des moeurs révolues.⇒RÉVOLU, -UE, adj.A. — Vieilli, littér., domaine spatial. [En parlant d'un astre] Qui a accompli, parcouru son cycle. Avant que le cours de Saturne soit révolu (Ac. 1798-1935).B. — P. anal., domaine temporel. Qui est écoulé, achevé. Synon. accompli, passé. Année révolue. Si après douze mois révolus la duchesse n'avait pas rendu lesdits 80 000 francs à Ludovic, la terre de la Ricciarda resterait sa propriété (STENDHAL, Chartreuse, 1839, p. 373). Après mes neuf ans révolus, on parla un instant de me mettre au collège (LOTI, Rom. enf., 1890, p. 128).C. — Au fig.1. Qui est passé, fini, disparu. Temps révolu; époque révolue. En ce qui concerne l'humanité révolue, il faudra toujours se contenter, je le crains, d'un récit à l'ancienne mode (A. FRANCE, Île ping., 1908, p. 9).2. Qui appartient au passé; sur lequel on ne peut plus revenir. Le passé est bien passé... révolu... cicatrisé... (...) et pourtant je vous ai aimée, Wanda... aimée!... (MARTIN DU G., Taciturne, 1932, II, 5, p. 1287). Je tressaillis d'espérance. C'est étrange à dire, puisqu'il s'agissait de sentiments révolus, finis. L'espoir d'avoir été aimé, quarante années plus tôt, à mon insu... (MAURIAC, Nœud vip., 1932, p. 198). V. isolationnisme ex. de De Gaulle.D. — Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre1. Ce qui est disparu. Tout ce que nous avons dit des comportements devant l'avenir et devant le passé (le révolu) est valable ici (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 573).2. Synon. littér. de passé1. Le présent se défait au moment de naître et la première des syllabes qui le désignent s'efface et s'engloutit dans le révolu (ARNOUX, Visite Mathus., 1961, p. 199).Prononc. et Orth.: [
]. Ac. 1694-1740: re-, ensuite ré-. Étymol. et Hist. 1. 1377 « qui a accompli une révolution, un tour complet » (ORESME, L. du ciel et du monde, éd. A. D. Menut et A. J. Denomy, 138a: la terre [...] est revolute et meue en circuite environ le pole); 2. 1382-83 « écoulé, terminé (espace de temps) » (Un tombier liégeois à Paris au XIVe s., éd. A. Vidier ds Mém. de la Sté de l'hist. de Paris, t. 30, 1903, p. 304: l'an revolu). Empr. au lat. revolutus, part. passé de revolvere (v. révolution). Fréq. abs. littér.:249. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 214, b) 158; XXe s.: a) 289, b) 616.
révolu, ue [ʀevɔly] adj.ÉTYM. 1377; lat. revolutus, p. p. de revolvere « rouler, dérouler ». → aussi Révolter.❖1 Vx. Qui a achevé son cours, son cycle (en parlant d'un astre, de l'année…).2 Mod. Écoulé, terminé (en parlant d'un espace de temps). ⇒ Accompli, achevé; passer (p. p. adj.). || Jours, moments révolus (→ Éphémère, cit. 8). || Heure révolue. ⇒ Sonné. || À l'âge de 15, de 18 ans révolus, complets (→ Émanciper, cit. 2; maison, cit. 15; mariage, cit. 2). || Temps révolus.1 Lazare, qu'il aimait et ne visitait plus,Vint à mourir, ses jours étant tous révolus.A. de Vigny, Livre mystique, « Éloa », I.2 Aujourd'hui, après seize années révolues, lorsque nous relisons l'ouvrage imprimé dans toute sa suite (…) que pensons-nous ?Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 18 mars 1850.♦ Qui est passé, périmé, bien fini. || Sentiments révolus, disparus, morts (→ Finir, cit. 31). ⇒ Défunt.3 Toutes ces vieilles sornettes émeuvent encore le père Legrain, seul survivant d'une époque révolue et déjà paléontologique.G. Duhamel, Salavin, V, IX.4 Toute la vie ne peut pas être du passé; ou c'est alors que le passé n'est pas quelque chose de révolu.J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. II, XX, p. 231.
Encyclopédie Universelle. 2012.